mardi 18 octobre 2011
mardi 11 octobre 2011
Samedi 22 octobre, en compagnie de Olivier Pousset
Un cinéaste au travail- un échange public autour de la création.
Voici une nouvelle séance du Réel Inventé. Même si celles-ci se font rares, elles se font d'autant plus précieuses.
Notre invité est Olivier Pousset, cinéaste, auteur notamment de « Le Meilleur vin de Chine » en 2006.
Il s’est intéressé à une lutte passée et encore présente autour de la construction du tunnel du Somport reliant la France à l'Espagne, dans la vallée d’Aspe dans les Pyrénées, permettant un intense trafic de camions. Cette lutte très médiatisée, incarnée par deux figures locales le député Jean Lassalle et Eric Pétetin dit l'Indien, a atteint son "apogée" au milieu des années 90. Même si le tunnel a vu le jour, elle continue encore, autrement, aujourd'hui.
Olivier, attiré à la fois par l'enjeu politique, les rapports de force mais aussi la beauté singulière de cette vallée, a commencé un film en 2007. Il revient à la fois sur l'histoire de lutte et sur son actualité aujourd'hui. Il le décrit notamment comme ceci : « C’est une fable politique sur le combat écologique, l’histoire d’une lutte perdue qui n’aurait pas dû l’être. Elle interroge la nature de l’action collective et de l’engagement individuel, l’influence des médias et le poids des leaders. »
Après un premier montage réalisé l'hiver dernier, il a depuis continué à tourner là-bas. Partagé entre son désir de cinéma, de récit de "raconter un conte de fabriquer une histoire qui commencerait par "il était une fois" et l'envie de donner la parole aux gens qui luttent et s'interroge sur le sens de leur combat, à ceux qui ont fait partie de cette lutte et aussi et surtout ceux qui la poursuivent aujourd'hui.
Une de ses grandes questions aujourd'hui dans la construction du film est là. Quel statut donné à la parole des "autres" dans son film. Quel pourrait être la place de ces entretiens dans le récit. Faut-il distinguer la parole en situation et la parole provoquée par le cinéaste. Quel récit doit imposer sa forme au film ? Les récits amenés par les personnages ou le récit construit par le montage ? Cette question centrale débouche sur bien d'autres. Comment faire un film très narratif et à la fois émouvant par sa singularité ? Comment filmer une lutte passée ? Peut-on raconter le passé au présent ? Peut-on faire coexister l'avant et l'aujourd'hui sans forcément construire une temporalité linéaire ? Faut-il donner à voir la globalité de la lutte ou se concentrer sur certains événements et convictions ? Et quelle place donner aux images archives télévisuelles ? Comment les intégrer tout en les mettant à distance, comment les utiliser sans qu'elles n'écrasent les autre images ? Quelles fonctions leur prêter : simples documents ? "preuves" historiques ? Matrices narratives ?
Voici quelques pistes pour l'échange que nous vous proposons d'avoir avec notre invité lors de la séance, où nous verrons donc un pré-montage d’une vingtaine de minutes et une sélection de rushes.
La séance commence à 20h30 précise.
Ouverture des portes à 19h, un temps pour discuter, boire, manger avec et toujours notre très bon chef cuisinier, Didier.
Et venez couverts.